Arcisse de Caumont
Arcisse de Caumont est né à Bayeux, au 17 rue des Chanoines. Issu d’une famille de juristes originaires de Cheux, il suit sa scolarité à Bayeux puis au collège de Falaise. Diplômé en droit de l’université de Caen, A. de Caumont se détourne rapidement de sa formation pour se consacrer à sa passion, les sciences, notamment naturelles.
Ce jeune homme d’à peine 20 ans se lance sur les routes du Calvados pour explorer la nature du sol et des reliefs. Ses très nombreuses promenades d’étude l’amènent à dresser la Carte géologique du Calvados en 1825. Un lien se crée alors naturellement avec l’observation du patrimoine. Le sol est intimement lié à la culture via la roche, matériau de l’architecture d’un territoire, mais aussi les artefacts, les traces de fossés, les empreintes laissées par les bâtiments, le tracé des voies anciennes.
Influencé par une culture romantique venue d’Angleterre qui prône le culte du patrimoine et des vestiges du passé, puissants stimulants de l’imaginaire et la créativité artistique, il décide d’appliquer des méthodes scientifiques à l’analyse et à la classification des monuments, avec un souci particulier de vulgarisation, de simplicité afin que le plus grand nombre accède à cette connaissance.
Il imprime un mouvement de rationalisation à la recherche et propose des méthodologies inspirées des sciences naturelles (avec pour modèle Linné ou Cuvier). Il comprend les fonctions des différents éléments, les met en relation et, à l’image de Lamarck, s’intéresse aux évolutions. Il se penche sur les formes, donc les styles, recherche les transitions afin de reconstituer une chaîne historique, une chronologie. Sa démarche mène à la rédaction de son Cours d’Antiquités monumentales (1830) puis de son Abécédaire d’archéologie, une première en France.
Ces œuvres en font l’un des pères de l’archéologie et de l’analyse architecturale des monuments, notamment du Moyen-Âge, dans notre pays. Son influence sur ses contemporains est immense et lui permet de construire un réseau national de sociétés savantes locales très actif. C’est en fouillant les fonds numériques des plus grandes universités américaines que l’on comprend aussi l’étendue internationale de l’engouement intellectuel qu’il déclenche en son temps.
Pourtant, aujourd’hui, jusque dans sa région natale, beaucoup ont oublié sa marque. Cette réédition contribue à l’œuvre visant à transmettre son histoire et l'histoire de son travail.



